Ce qui m’inspire au quotidien. Des tranches de vie, des observations, des réflexions, parfois sérieuses, parfois drôles. Avec toujours l’humain comme trame de fond.

Inspirée par…ma chambre

Lorsque j’étais adolescente, ma mère se demandait : « Mais qu’est-ce qu’elle fait, ma fille, toujours dans sa chambre? Elle se regarde dans son miroir? »

Elle qui, dans sa jeunesse, n’a pas connu le luxe d’avoir sa propre chambre, je pouvais tout de même comprendre ses inquiétudes. D’une famille de 15 enfants, tous ont dû cochambrer, et ce, même si les plus vieux avaient déjà quitté le nid.

Mais que se passait-il donc dans cette chambre? J’y faisais mes devoirs, lisais, écoutais ma musique, écrivais, rêvais, me questionnais, pleurais, mais c’était d’abord un refuge. Au retour d’une journée « en société » (école secondaire), moi, l’introvertie, avais besoin de tranquillité pour recharger mes batteries. L’endroit servait aussi à prendre ce recul parfois nécessaire dans le brouhaha de la maison (4 enfants, dont des petites sœurs qui se chicanaient!).

C’était mon univers à moi. Pas grand, mais parfait. Parfois, je réaménageais l’endroit, selon les trois configurations possibles. Je déplaçais mon lit et autres meubles, changeais de mur les posters de mes chanteurs préférés et hop! voilà une nouvelle chambre!

Mes amies les plus proches y étaient bienvenues, ainsi que mon frère, mes sœurs et famille en visite. Enfant, j’y partageais mes jeux et jouets, mais surtout ma fameuse « enregistreuse » ou radiocassette. Que de fous rires ont résonné dans mon repaire lors de l’enregistrement de ces parodies du Téléjournal, d’émissions de cuisine ou de demandes spéciales à la radio, avec mon frère, mes sœurs et mon cousin Dan entre autres. J’ai conservé précieusement les cassettes de ces souvenirs impérissables, que nous avons créés sans même le savoir, tous entassés dans ma petite chambre.

Aujourd’hui, dans mon coin douillet, je trouve encore l’inspiration, nécessaire à mon équilibre. En mai 2022, dans le cadre d’un atelier d’écriture créative, j’ai eu à décrire celle-ci, à la manière de l’artiste multidisciplinaire Marie Bélisle qui, dans son recueil Camera Lucida, revisite les chambres où elle a passé ses nuits.

Le voici :

Le matin, « La vie est belle » *. Le soir, elle l’est tout autant. Un refuge invitant, une ambiance enveloppante. Des murs d’un beige très calme, apaisant les tempêtes quotidiennes. Un voilage blanc devant la grande fenêtre, qui illumine la pièce dès l’aurore. D’ici, je peux entendre et espionner de haut les oiseaux s’invitant à ce buffet à ciel ouvert, réparti çà et là, dans ma petite cour intime. Dans mon douillet coin personnel, on observe une panoplie de coussins et d’oreillers, des jetés doux et pelucheux. Des couvertures s’entassent sur mon lit, par-dessus des draps séchés au soleil et qui sentent bon le printemps. Puis, des livres, de toutes sortes. Une pile sur ma table de chevet, dans un panier, dans ma petite bibliothèque et même par terre! Des cahiers, de tous les modèles et des crayons, de toutes les couleurs. Ici, des pages se tournent. Ici, des pages s’écrivent. Ici, je me pose. Ici, je pleure, je ris, je chemine, j’apprends. Ici, je rêve.

* « La vie est belle » réfère à un cadre posé au mur face à mon lit.

Mes références inspirantes

  • En écrivant ce texte, j’ai en tête la jolie chanson Ma chambre, écrite par Jean-Pierre Ferland et composée par Daniel Mercure en 1987 pour Céline Dion. Elle fait l’éloge des souvenirs évoqués par sa chambre. Je retrouve mon enfance et mon adolescence aussitôt l’écoute des premières notes et paroles :

La vie vient du palier
Le vent vient de la cour
Ma chambre est habitée
Par des secrets d’amour
À la tête du lit
Deux tables de chevet
L’une avec un cahier
L’autre avec un carnet…
D’amour

Un cahier d’écolier
Un carnet des amours
La vie vient du palier
Le vent vient de la cour
Une table à dessin
Un peignoir rouge et noir
Charlie Brown et Tintin
Un meuble à trois tiroirs
D’amour…

Je reviendrai toujours…

Pour écouter la version originale :

Pour écouter la version interprétée par son auteur, Jean-Pierre Ferland :

Une réponse à « Inspirée par…ma chambre »

  1. Moi aussi, quand j’étais ado ma chambre était mon refuge, même si j’étais fille unique. Ma chambre était mon univers, mon lieu rien qu’à moi, le seul que je pouvais décorer sans retenue, en accrochant les posters de mes artistes préférés. J’y passais des heures à lire, à écrire des textes et écouter de la musique… Belle époque !

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