Non, je ne parlerai pas ici d’épilation, ni du fait qu’on m’ait déjà qualifiée de « maman ourse », mais dès que le soleil brille moins fort et moins longtemps au-dessus de ma tête, mon énergie est directement affectée. À la fin de l’été, c’est comme si tout mon être se mettait en mode hibernation.
J’ai le goût de m’encabaner, mon cerveau me commande de ralentir : m’habiller en mou, sortir mes doudous, me blottir au chaud et dormir davantage. Après des mois à manger mes grillades sur le BBQ, je passe au comfort food : des soupes, des mijotés, des pâtés, de la sauce à spag, mais surtout, je me mets à cuisiner en gros, comme pour faire des réserves avant l’hiver. Moi qui me surnomme « Miss congélo », ce titre est particulièrement de mise en cette période de l’année.
À bien y penser, je retrouve ce feeling d’automne depuis mes rentrées scolaires du primaire. Je me souviens de cette lourdeur et de cette léthargie. Puis, à l’âge adulte, j’ai enfin mis le doigt sur le bobo et ai dû assumer cette foutue dépression saisonnière. Je demeure tout de même fonctionnelle, mais il me manque toujours ce petit quelque chose pour retrouver l’entrain et le bien-être que m’apportent les beaux jours.
J’ai beau bouger au gym trois fois par semaine (parfois à 7 h du matin), mais même en m’entraînant à mon maximum, motivée par mon groupe, pas moyen de faire perdurer les effets bénéfiques de cette avalanche de burpees, de squats, de redressements au sol ou avec TRX, de sauts, de levers de poids, etc. Même en y insérant la suite d’appareils cardio tels rameur, skieur, jacobs ladders et cie et en complétant avec du jogging, de la marche rapide, du yoga chaud, du basketball avec fiston (je le force à jouer avec moi!) et du vélo jusqu’aux premiers gels, ben c’est pas assez! Je n’y comprends rien, car je n’ai jamais été aussi en forme de ma vie.
J’ai beau commencer ma luminothérapie au mois d’août, prendre vitamine D, vitamine C, être médicamentée, vaccinée, vermifugée, dégriffée (mais pas stérilisée), c’est pas assez!
Et il y a cette anxiété, qui vient en bonus en cette période de l’année. Pour ma part, c’est celle me donnant l’impression de ne pas avoir assez profité de l’été. Je n’ai pas sorti mes rollerblades, pas assez dormi sous la tente dans ma cour, pas pêché à mon goût, pas atteint mon objectif de jogging, pas vu toutes les personnes que je voulais, pas été assez souvent autour du feu, pas commandé de gros banana split à la crèmerie, pas assez mangé de patates grasses de casse-croûte… Paradoxalement, en plus d’avoir l’impression de ne pas en avoir assez fait, je constate que je n’ai pas assez été. J’ai oublié d’être, tout simplement. Je ne me suis pas suffisamment posée. Je n’ai pas assez contemplé. Je n’ai pas assez lu. Je n’ai pas paressé sur la plage. Je ne me suis pas étendue dehors juste pour regarder les nuages. Je n’ai pas assez observé les oiseaux. Je n’ai pas écouté la pluie tomber. Je n’ai pas contemplé assez de couchers de soleil.
Pour chasser ces idées noires, j’ai beau méditer, bien manger, me coucher tôt, faire une sieste le midi ou après le travail, prendre des bains chauds moussants à la chandelle, relaxer avec les ronrons de mon ami félin, il manque encore ce je ne sais quoi.
Mais qu’est-ce que je peux faire de plus? Partir dans le Sud? Bien sûr, mais l’effet ne durera pas jusqu’au printemps (et je n’ai pas le budget pour ça). Alors que reste-t-il? Ben… m’efforcer d’être encore plus en action. Chercher la nouveauté et les projets. Découvrir. Imaginer. Créer. Alimenter mon blogue. Apprendre la musique ou le crochet. Bricoler dans mon garage. Suivre un cours. Assister à un spectacle ou à une conférence. Essayer un resto. Voir des personnes qui me font du bien. Écouter de la nouvelle musique. Chanter dans ma voiture. Rire. Faire du bénévolat. Partir à l’aventure tout près de chez moi et découvrir des endroits étonnants. Me perdre en pleine forêt. Me « garrocher » dehors aussitôt que le soleil se pointe.

Puis, profiter de l’arrivée de la neige, période enfin plus lumineuse, pour sortir davantage. Patiner, partir en raquette, skier en sentier et sur les pentes. Rentrer, faire un long roupillon ou prendre un bon chocolat chaud.
Ouffff! Je me surprends à me sentir essoufflée et étourdie juste en relisant mes derniers paragraphes! Il me faut reprendre mes esprits pour en arriver à l’aboutissement de ma réflexion. En fait, pour passer à travers cette période qui m’est sombre, je ne dois surtout pas avoir comme objectif de chercher à toujours « faire à tout prix ». Il me faut jongler avec les possibilités, puis choisir. Choisir d’abord de m’écouter. Trouver l’équilibre entre le faire et l’être.
Marcher, une fois la nuit tombée, et essayer de deviner ce qui se passe dans les chaumières illuminées. Sentir l’odeur réconfortante des plats qui mijotent. Dans le silence de l’hiver, entendre craquer mes pas. M’étendre dans la neige et m’amuser à former des anges. M’arrêter pour contempler le ciel. Repérer la Grande Ourse. Chercher mon étoile. Voir passer une étoile filante et faire un vœu : que le printemps revienne au plus vite!
Bon automne à vous!

Mes références inspirantes
- https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=depression_saisonniere_pm
- http://www.psychomedia.qc.ca/depression/la-depression-saisonniere-et-ses-traitements
- Un livre qui démystifie la dépression saisonnière et particulièrement la luminothérapie: https://www.leslibraires.ca/livres/du-soleil-plein-la-tete-marie-pier-lavoie-9782764014172.html

- Octobre, une très belle chanson du groupe Les Cowboys Fringants : https://youtu.be/Tbn1_Or4Afo
- Je suis de la génération Passe-Partout, émission culte des années 70, et connais par cœur tous les épisodes de la première mouture. Sur une note plus légère, en lien avec mon article, je vous propose des extrait de l’épisode On se prépare pour l’hiver:
- hibernation: de 1 min à 7 min
- mise en conserve : de 10 min 50 à 14 min 30).
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