Les cimetières. Lieux les plus silencieux, mais aussi les plus parlants que je connaisse.
Quand je retourne dans mon village natal, une visite à son cimetière est un incontournable. J’y retrouve mes aïeux, mais aussi tous les proches qui ont bercé ma vie. C’est un pèlerinage qui m’apaise, me reconnecte à mon passé et me recentre sur ma route.
Je ne peux deviner à l’avance quelle sera ma réaction lorsque je passerai devant les épitaphes de ma sœur, de mes grands-parents, de mes arrière-grands-parents, d’oncles et de tantes ou d’un ami parti trop tôt. Il m’arrive de sourire. Il m’arrive de fermer les yeux, simplement portée par le moment. Il m’arrive de laisser couler quelques larmes, tout un torrent ou carrément sangloter, m’effondrer de tristesse.
Les cimetières regorgent de nos histoires personnelles, d’histoires de famille mais aussi de l’histoire de notre province, de notre pays. J’aime lire les inscriptions funéraires. Elles m’apprennent tant! Des familles décimées par la grippe espagnole. Des mort-nés. Des soldats ayant laissé leur vie à la guerre. Plus concrètement, des dates m’indiquent que j’ai de bonnes chances de vivre vieille! J’ai eu le bonheur d’avoir mes grands-parents à mes côtés pendant de longues années et mes arrière-grands-parents sont décédés à un âge vénérable dans les années 1950, ce qui était plutôt rare à l’époque.
Novembre, le mois des morts. Voyons la mort au-delà du tabou. Profitons-en pour honorer la vie de celles et ceux qui nous ont quittés. La mort fait partie de la vie, de notre vie. Ces personnes qui ont marché avec nous l’ont transformée. Ils l’ont façonnée. Ayons une pensée particulière pour tous ces humains nous ont inspirés à un moment où à un autre de nos vies.
Mes références inspirantes
Je viens de terminer de lire le roman Changer l’eau des fleurs, de l’auteure française Valérie Perrin. L’histoire se déroule dans un cimetière mais, loin d’être morbide elle inspire la sérénité.
Violette est garde-cimetière. Les gens de passage et les habitués passent se réchauffer dans sa loge, où rires et larmes se mélangent au café qu’elle leur offre. Un jour, parce qu’un homme et une femme ont décidé de reposer ensemble dans son carré de terre, tout bascule. Des liens qui unissent vivants et morts sont exhumés, et certaines âmes que l’on croyait noires se révèlent lumineuses.

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