Ce qui m’inspire au quotidien. Des tranches de vie, des observations, des réflexions, parfois sérieuses, parfois drôles. Avec toujours l’humain comme trame de fond.

Inspirée par…Serge Fiori

J’ai découvert Serge Fiori au début de mon adolescence. En 1986, les chansons de son album Fiori, comme Folle de nuit et Maladroit, étaient très populaires dans les stations de radio locales de ma région. Je ne sais ce qui m’attirait vers sa musique, mais disons que je restais branchée pour espérer réentendre ses hits.

Puisque j’ai vu le jour l’année qu’a été lancé le premier album d’Harmonium, je n’ai pas vécu la frénésie, voire la folie autour de ce groupe culte québécois des années 70, dont Serge faisait partie. J’ai fait connaissance avec Harmonium vers l’âge de 15 ans, via la Maison Columbia. Il s’agissait d’un club dont l’adhésion permettait d’obtenir plusieurs cassettes audio à un prix dérisoire (mais, loin de l’ère d’Amazone Prime, pas de livraison en un jour, plutôt en 4 à 6 semaines!), à condition d’acheter par la suite un minimum d’albums chaque deux mois. Je m’étais abonnée avec mon frère pour partager les frais.

Comme je n’avais pas accès aux grands disquaires du temps, c’était idéal pour découvrir une foule d’artistes, dont je n’avais souvent entendu qu’un ou deux succès. À travers mes idoles Madonna, Whitney Houston et Kylie Minogue, j’ai inséré à mes commandes Harmonium (L’Heptade), puis Fiori-Séguin (Deux cents nuits à l’heure). Au départ, je n’écoute que les chansons que je connais, en avançant et en reculant la cassette. Plus tard, devenue jeune adulte, je me procure tous les disques d’Harmonium et j’en découvre petit à petit toutes les pièces.

En plus de son disque Fiori, dans les années 1980, Serge prête sa voix au festival Juste pour rire et il collabore à l’album Changement d’adresse de Nanette Workman. Il s’éloigne ensuite, mais revient au début des années 2000, comme compositeur de musique de films ou de documentaires… et de la chanson thème de la populaire émission de radio Puisqu’il faut se lever, animée par Paul Arcand (à l’époque, je réveillais mon petit garçon en lui chantant cette ritournelle!). Puis on le revoit discrètement au lancement d’albums reprenant ses succès.

En 2013, j’apprends à connaître la personne derrière l’artiste. Je lis sa très touchante biographie S’enlever du chemin, dans laquelle on brise des tabous et les ouï-dire qui ont longtemps couru à son sujet. On y dévoile la partie cachée de son iceberg. Dans sa vulnérabilité et son humilité, je reconnais un grand homme, une belle âme.

L’année suivante, Serge Fiori sort un album éponyme. De toutes nouvelles chansons après 28 ans d’absence. Son premier extrait, Le monde est virtuel, est un cri du cœur de l’artiste face à cette société trop branchée. Quel bonheur de l’entendre, puis de le revoir! Il se présente au gala de l’ADISQ pour recevoir les honneurs si mérités. Après la parution de cet opus, il ne montera pas sur scène, mais nous savourons ce retour qui fait du bien.

En 2019, le cirque Éloize me fait découvrir la musique d’Harmonium autrement, dans le très coloré spectacle-hommage Seul ensemble. Puis, fin 2020, arrive l’album Harmonium Symphonique, qui revêt une signification particulière en pleine pandémie. Un chef-d’œuvre musical dans mes oreilles, qui m’accompagne dans mes marches de fin de soirée, parfois sous les flocons et souvent avec des larmes de bonheur qui coulent sur mes joues. Comme on dit dans mon patelin, une chanson est « belle » ou « c’est beau ». Je me suis réapproprié l’expression, qui prend tout son sens avec cet album. Ce n’est pas juste « bon », c’est beau, vraiment beau. Comme une grosse doudoune, c’est réconfortant, enrobant, apaisant. En janvier 2023, j’aurai le grand privilège d’entendre ça live, avec l’orchestre symphonique. Rien qu’à y penser, j’en ai déjà des frissons.

C’est en 2022, avec ses capsules Web Chez Padre, que Serge revient devant les caméras, mais cette fois pour interviewer des personnalités du milieu artistique ou politique. Une jasette à propos de leur parcours, dans la véranda de sa résidence, au bord du lac Saint-Jean. Il est à l’écoute, il est bienveillant, drôle. Il passe du fou rire aux larmes avec ses invités. Il s’efface, leur laisse la place. Il cherche à comprendre leur cheminement, l’humain derrière leurs réalisations. C’est sans doute ce qu’il aurait souhaité dans sa période de haute célébrité : qu’on le reconnaisse en tant que personne et non en tant que vedette. La gloire et les artifices, il n’en voulait pas. C’en était trop et il a dû, pour survivre, « s’enlever du chemin », lui qui, au fond, n’aspirait qu’à composer, chanter, puis partager sa passion.

Son œuvre est grandiose. C’est un être talentueux et sans prétention. Il correspond à ce que j’appelle un sage qui, dans sa grande modestie, ne mesure pas l’ampleur de son apport dans son milieu.

Il a cette sagesse.

Il n’a rien à prouver.

Il est, tout simplement.

Il s’appelle Serge Fiori et il m’inspire.

Mes références inspirantes

Le Web et les réseaux sociaux regorgent de documents d’archives photo, audio et vidéo sur Harmonium, Fiori-Séguin et Serge Fiori. En voici une courte liste:

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